Midi Libre - 23/05/2022
Addict, il commet plusieurs larcins dans le centre-ville
La démarche est hésitante, les mots difficilement audibles.L'homme a commis trois vols au mois de décembre 2021: deux fois dans un commerce du centre-ville, dont une avec violence sur un employé et celui d'une voiture. La présidente revient sur les faits et s'interrompt face au prévenu.Il semble hagard. « Vous m'entendez ? Vous êtes en état ? » Il répond difficile-ment par l'affirmatif. « Vous reconnaissez ces vols ? ,« Oui », rétorque l'homme.Pour le dernier larcin ses souvenirs sont vagues mais il ne conteste pas. Le jour du délit, les policiers interviennent sur un véhicule en fuite. « Ils ont été attirés par la conduite dangereuse de la voiture »détaille la présidente. Au fichier, elle apparaît comme volée. Ils la retrouvent un peu plus tard, cabossée, les empreintes du prévenu sur le volant.
« Il était dans un épisode de délire, explique Me Rispal, son avocate. Il avait pris les médicaments d'un ami bipolaire. Pendant plusieurs jours, il a vu des personnes imaginaires.
Il était chez sa sœur, persuadé
d'être couché sur une couverture de serpents, il a en a déchiré un plaid. »
Pour les autres vols en ville, notamment de la bière, elle s'étend sur la situation personnelle de son client.
« Elle est très difficile, avance-t-elle.
C'est quelqu'un qui a vécu dans la rue et il est à deux doigts d'y retourner. Il boit de l'alcool pour tenir, et a des démons très difficiles à combattre.»
L'homme, vêtu d'un pantalon
trop grand, visage marqué, vivait dans son camion. Ce dernier a pris feu et il habite désormais chez un ami.
« Il a fait ses démarches pour
avoir une allocation d'adulte
handicapé, posé un CV aux jardins du Chayran, défend son conseil. Il veut trouver une bouée à laquelle s'accrocher et un phare vers lequel
se tourner. »
Le procureur de la République, Olivier Naboulet demande 9 mois de prison avec un mandat de dépôt différé.
« Il faut sanctionner, il faut que les victimes comprennent que la justice répond, appuie le représentant du ministère public. La victime a
tout de même eu trois jours
d'ITT. »
Le fait que la situation du prévenu soit en voie de stabilisation a joué en sa
faveur. Il est reconnu coupable et écope de huit mois de prison, sans mandat de dépôt.